Depuis l’école primaire de la Ferrage placée à deux rues de la Croisette, j’ai vécu l’effervescence de 50 années de « Festival international du film » à Cannes. C’est un déferlement continu de personnes reconnaissables par le fameux ruban et badge d’accréditation ouvrant toutes les portes. Souvent en tenues estivales, malgré le froid et la pluie alternant avec un rayon de soleil, ils se promènent en petits groupes entre hôtels et salles de cinéma ou les terrasses de restaurant.
Derrière « Cannes cinéma », notre marché Forville continue de vivre au rythme de la population locale et, comme chaque lundis, les brocanteurs installent une cinquantaine de stands sous la halle construite en 1934.
Un instant avec l’actrice indienne Sayani Gupta
J’ai pris une leçon d’humilité devant Sayani Gupta, aux 71,4 K abonnés sur Instagram, qui tournait un reportage pour la chaîne américaine Fox News.
Actrice, modèle et en même temps journaliste, elle est capable d’interviewer seule en direct les brocanteurs tenant ses stands préférés avec gentillesse et habileté. 3 personnes pour la prise du son et l’image plus 2 assistantes personnelles organisent en parallèle les contacts qui se présentent à elle, pour valoriser telle ou telle boutique ou produit du secteur. Son influence est bien perçue par les initiés du e-commerce qui la pressent de passer sur leur stand carte de visite en main.
On a du mal à croire que cela fonctionne ainsi. J’ai été surprise par son professionnalisme tant sur sa tenue, très photogénique sur le thème romantique, que par sa disponibilité et ses connaissances sur le stand spécialisé de la bande dessinée française et belge (acheté 50 euros l’album).
Je comprends mieux son succès sur les réseaux sociaux vu le travail en amont pour produire de belles images et un contenu renouvelé régulièrement.
Verrerie de Biot et luminaires à moins de 100 euros; le choix d’un jeune brocanteur
Loris est un jeune brocanteur installé à l’entrée du marché qui propose des objets de vitrine ou décoratifs originaux à côté de luminaires signés par des artistes venus sous le soleil de la Côte d’Azur.
Loin des stands spécialisés dans la maroquinerie et les bijoux, il préfère chiner des objets de vitrine ou décoratifs proposés à des prix accessibles (70 euros pour une sulfure signée Louis Leloup, maître verrier belge, né en 1929), un masque sculpté en malachite pour 50 euros ou encore 4 plaques en laque noires incrustées de nacre représentant des fleurs et animaux pour 100 euros.
La verrerie d’art se perpétue à Biot, grâce aux maîtres verriers Novarro Jean Claude, Monod Claude, Pierini Robert, Van Lith Jean-Paul. Les femmes sont moins côtées comme nous pouvons le constater avec les oeuvres de Luzoro Michèle qui peinent à se valoriser dans les ventes aux enchères publiques et pourtant prisée des collectionneurs pour son remarquable travail.
A côté du Festival international du film né en 1939, selon « un siècle de vie cannoise 1850-1950 » édité en 2014 par la Ville de cannes, après étude des archives, la vie artistique de la Côte d’azur ne faiblit pas tout au long de la deuxième moitié du XXème siècle comme l’a retracé l’exposition « le grand atelier du Midi de Cézanne à Matisse » au musée Granet d’Aix en Provence en 2013 pour la peinture. Retrouver la trace de ces artistes sur notre région est un challenge qui porte ses fruits.
Quittons les sacs à mains et bijoux estampillés pour acheter des oeuvres d’art et autre objets plus personnalisés.